Année après année, les bonsais sont toujours aussi présents dans les rayons des jardineries ou dans les supermarchés (notamment au même de la fête du nouvel an chinois). Malheureusement, la triste vérité est que la plupart de ces petits arbres en pot termineront leur vie, complètement secs, au fond d’une poubelle. Donc, faut-il continuer à acheter ce type de bonsais vendus comme des végétaux jetables ? Ou bien celui qui a vraiment envie de se lancer dans cet art japonais doit se tourner vers d’autres types de commerçants ?
Le problème ce n’est pas vos erreurs de culture, ce sont les arbres qui sont vendus en tant que bonsai
Pourquoi la plupart de ces bonsais de supermarché finissent par mourrir ? Beaucoup se disent qu’ils n’ont pas la main verte, que le bonsai c’est trop compliqué, qu’ils ne savent pas les entretenir.
Non, le problème ne vient pas de vous, mais plutôt des variétés commercialisés et qui sont très difficiles à cultiver en France. De là à dire que tous ces bonsais sont vendus pour mourir et que vous en achetiez encore et encore, il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons pas (même s’il y a un fond de vérité).
Un bonsai est un végétal tout à fait classique. Ce n‘est absolument pas une espèce ou une variété spécifique. Il est possible de faire un bonsai avec quasiment tous les types d’arbres ou d’arbustes. Il faut simplement que ce soit une « plante ligneuse », c’est-à-dire qu’il fait qu’elle fasse du bois, pour que l’on puisse la tailler.
En pratique, il existe quand même des variétés plus adaptées que d’autres pour faire un bossai, mais c’est surtout un choix esthétique. En effet, on privilégiera des essences qui font naturellement de petites feuilles lorsqu’elles poussent en pot. Ainsi, la dimension des feuilles sera plus en accord avec la hauteur du bonsai, et vous aurez plus l’impression d’avoir un petit arbre devant vous.
Le problème des bonsais de jardinerie, c’est que ce sont des plantes qui viennent d’Asie, avec un climat chaud et humide, sans gelées en hiver. Et ce n’est pas le cas de la France. C’est pour cela que l’on vous dira qu’il s’agit de « bonsais d’intérieur ».
Or, un bonsai est un arbre, et un arbre vit toujours en extérieur. On peut le garder temporairement en intérieur, mais cela posera des problèmes. En effet, il y aura beaucoup moins de luminosité, peu ou pas de soleil direct, l’atmosphère sera plus sèche.
C’est pour cela qu’un arbre qui devra pousser en intérieur ne va pas s’y plaire. Il est possible d’améliorer les choses en le mettant à côté d’une fenêtre ou d’une baie vitrée orientée au sud, et éloignée des radiateurs. Mais ce n’est pas idéal non plus.
Il y a en France de véritables professionnels du bonsai
Créer des bonsaïs est un métier très répandu au Japon, mais beaucoup moins en France. Cependant, quelques pionniers et passionnés se sont lancés dans l’aventure il y a quelques dizaines d’années. C’est notamment le cas de la Pépinière Bonsaï de Jacques Galinou située dans le Lot-Et-Garonne, qui est l’une des plus grandes en Europe.
L’objectif : proposer des bonsai à partir d’arbres autochtones, c’est-à-dire des arbres qui poussent dans nos régions et qui peuvent rester dehors toute l’année.
Oui, il est possible de faire un bonsaï avec un charme, un chêne, un hêtre, un pommier, etc. Certaines variétés asiatiques sont également parfaitement adaptées pour vivre en France : les érables du Japon, les ormes de Chine ou bien les pins noirs du Japon.
Ces professionnels cultivent ces arbres depuis une graine ou une bouture, et il faut entre 15 et 30 ans pour en faire un bonsai. Pendant toute cette période, ils sont restés dehors, sous la pluie, le soleil, le gel.
Pour l’amateur qui désire se lancer dans cet art, regarder du côté de ces professionnels pour acheter ses premiers arbres, c’est faire le choix du « zéro souci ». A moins de faire de grosses erreurs de culture, tel qu’oublier d’arroser plusieurs jours de suite quand il fait chaud, ils continueront à se développer sans problème au sein d’une nouvelle collection.
Contrairement à la croyance populaire, ce n’est pas beaucoup plus compliqué de faire pousser un bonsaï que de faire pousser n’importe quel autre végétal, pour peu qu’il soit adapté aux conditions climatiques de votre région.